HistoireNine ouvrit son journal intime. Elle l'avait acheté il y a environ 3 ans mais n'avait jamais trouvé le temps et le courage d'écrire dedans. Elle resta un long moment en regardant la première page, désespérément blanche. Celle-ci lui faisait atrocement peur. Elle ne savait pas quoi écrire. Se remémorer de certains passage de sa vie était particulièrement difficile. Elle prenait tout de même le risque, en espérant que l'exercice ne serait pas trop éprouvant...
— Je suis née le 15/08/91, à treize heures trente. Dans la belle ville de Stockholm, en Suède. Mes parents m'ont nommés Evy. Evy Nine Hamilton. Au fil du temps, mes proches daignèrent enfin à m'appeler Nine. Du moins, les proches qu'il me restait. Mes parents n'ont jamais été très présents pour moi, ils sont le genre de personnes à aider les gens dans le besoin, ils sont toujours en déplacement pour la bonne cause me disent-ils. Mes parents adoptifs j'entends. Je n'ai jamais connue mes parents biologique. C'est seulement à l'âge de onze ans que mes parents m'apprirent qu'ils m'avaient adoptés, je le savais évidemment depuis bien longtemps. C'était frappant, je n'étais par leur fille. Nous n'avions rien en commun, ni le physique, ni le mental. Je suis l'ainée de la famille Hamilton. J’ai vécus toute mon enfance dans la belle ville d'Oxford, je suis donc de nationalité Anglaise malgré mes origines Suédoises. J'ai un frère et une soeur. Braeden et Heather. Braeden a 4 ans de moins que moi, et nous nous entendons parfaitement. Ma soeur c'est une autre affaire, nous sommes en conflit et ce depuis notre plus jeune âge, et pourtant on s'aime. C'est une peste, et malgré ce fait je dois avouer que je lui dois beaucoup, je suis plus âgé qu'elle d'environ deux mois, contrairement à moi, mon frère et ma soeur sont les enfants biologiques de mes parents.
Elle s'arrêta un instant, l'air pensive. Son enfance n'avait rien de bien intéressant. Le "cauchemar" débuta réellement à partir de l'adolescence. Si elle ne pouvait vraiment pas, elle s'arrêterais de raconter son histoire après les quelques lignes décrivant le passage de sa vie où elle avait été un tant soit peu heureuse.
— Je fus donc adopté à l'âge de six ans par Mr et Mme Hamilton. Mon enfance se déroula normalement. Pendant deux mois je fus l'enfant la plus heureuse du monde. Pendant deux mois, deux misérables mois, nous étions trois, mon père ma mère et moi, et à l'époque je pensais que rien ne pourrais nuire à notre bonheur personnel. Je me trompais. J'avais oublié ma soeur adoptive qui était en vacances chez sa grand mère pendant les grandes vacances. Je vécus mal l'arrivée de ma soeur, je pense qu'elle vécut mal ma venue elle aussi, je dois avouer que j'étais jalouse d'elle. Pendant deux mois, je fus fille unique, tout tournais autour de moi. Maintenant qu'elle avait fait irruption dans ma vie, mes parents ne s'intéressaient plus à moi, pire même ils m'avaient délaissé pour une gamine de deux mois seulement de moins que moi. On pouvait carrément dire que je ne l'appréciais pas. Elle osait me provoquer en plus. J'appris par la suite à la connaître et moins la jugé, c'était ma soeur, j'étais obligé de l'aimer un tant soit peu. Et je l'aimais, une étrange complicité était né entre nous. On adorait ce détester en quelques sorte. Cependant lorsque nous allions trop loin dans nos disputes quotidiennes nous pouvions nous exiler des jours entiers dans nos chambres sans sortir. Mais il y avait des moments où j'avais vraiment souhaité qu'elle meurt, je sais, c'est mal, mais elle me le rendait bien.
FLASH BACK
MAMAN ! Sarah m'a traité de voleuse ! cria la blondinette en dévalant les escaliers.
― Peut-être que si tu n'avais pas encore volé mon T-shirt je ne l'aurais pas fait !
― J'ai bien le droit de l'essayer !
― Heather, cesses d'embêter ta soeur...
― Pourquoi vous la défendez toujours ?! C'est même pas votre fille.» venait-elle de cracher à l'adresse de sa soeur. Mr et Mme Hamilton jetèrent un regard noir à Heather, elle regretta immédiatement ses paroles et se tourna vers Nine qui la regardait bouche bée, les yeux écarquillés. Comment avait-elle osé ? Heather posa une main mal assuré sur l'épaule de sa soeur en murmurant un "Scuse Sarah". Normalement leurs disputes se terminaient comme ça. Un excuse moi, suivit d'un "no problem" et elles recommençaient à se chamailler derechef, gentiment cette fois. Mais pas là. Heather était allé trop loin, beaucoup trop loin. Et elle le savait. Sarah retira la main d'Heather avec rage et monta les escaliers en courant vers sa chambre avant de fondre en larmes.
« Heather ! Tu avais promis ! »
FIN DU FLASH BACK
Vint maintenant l'adolescence. Le moment que Nine redoutait le plus. Une période difficile pour tout les adolescents, mais surtout pour Eff. L'alcool, la drogue, le sexe. Nine n'y avait pourtant pas touché, elle avait eu un comportement exemplaire avec ses parents, des crises par ci par là mais rien de grave. Et pourtant, le destin était bien décidé à s'acharner sur elle...
Nine se replongea dans son récit
― Contrairement aux adolescents de mon âge, je n'avais pas fait ma difficile avec mes parents, et ils m'en étaient reconnaissant.Cependant je ne me préoccupait plus de mes études. Un garçon obnubilait mon esprit, en cours je n'arrivais même plus à détacher mon regard de lui. Et mes résultats en payèrent les frais. Mes parents décidèrent donc de m'envoyer en pensionna. J'acceptais sans rechigner. C'est un quinze juillet que je perdis goût à la vie, lors de la fête de fin d'année...
Ses mains tremblaient à présent, elle inspira une bouffée d'air avant de continuer.
DRIIIIIING La sonnerie de l'interphone résonna dans le petit appartement qu'habitait Nine. Elle sursauta et se leva pour répondre à l'appareil.
« Coucou Nine !
― June ! s'exclama la brunette.
― Tu sors ? demanda la jeune fille à l'autre bout de l'appareil.
― Ouaip, j'arrive de suite. » Sur ce, elle ferma son journal intime et pris son sac à la volée avant de claquer la porte derrière elle. Pas de chance, Nine n'est plus là pour vous conter son histoire, je vais donc le faire à sa place.
― La fête de fin d'année du lycée. Elle s'en souviendra toujours. Un treize juillet, ses amies l'avaient incitées à y venir bien qu'elle préférait rester dans sa chambre pour étudier, mais ses parents s'y étaient mit à leur tour en lui disant que sortir de lui ferait pas de mal... Pendant toute la soirée elle resta aux côtés de sa meilleure amie, se forçant à rester sobre pour conduire. Et pourtant, une heure après le début de la fête, elle se lâcha. Les verres s'enchainèrent, elle avait tellement bu qu'elle ne se souvenait même plus de son nom. Nine tenait mal l'alcool à l'époque. Toute la nuit elle s'éclata à danser avec sa meilleure amie. Une belle américaine du nom d'Evy, d'un an de plus qu'elle, Nine ayant sauté une classe. Le même prénom que Nine à l'époque. Même nom mais physique totalement différent, tandis que Nine était une petite brune assez timide, Evy était une belle blonde du haut de son mètre soixante dix-huit qui faisait ami-ami avec tout le monde. C'est seulement quelques heures après la fin de la fête que Nine perdit le goût à la vie. C'était elle qui avait été tiré au sort pour conduire, elle avait la responsabilité de quatre jeunes de son âge sur le dos. L'accident se déroula sur le chemin du retour vers le pensionna. Nine avait trop bu, elle n'avait pas vu la voiture qui les heurta de plein fouet. Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouva dans un lit d'hôpital. Un des médecins fut informé de son réveil et vint de suite la voir.
FLASHBACK
« Bonjour Nine.
― Qu'est ce que je fiche là ? demanda la brune en grimaçant en voyant tout ces fils reliés entre eux.
― Vous avez eu un accident Mlle Hamilton. répondit le médecin avec ce même air compatissant, il avait pitié d'elle, ça se voyait clairement dans ses yeux, Nine commença peu à peu à angoisser. Pourquoi diable faisait-il toute cette mise en scène ?! Qu'il aille droit au but.
― Vous étiez dans le coma durant cinq mois. reprit-il.
― C'est quoi cette blague ?! Où est Evy ?
Silence.
― Où est-ce qu'elle est bordel ? Commença-t-elle à hurler.
― Votre amie n'a pas survécue à l'accident, un de vos amis est sorti il y a un mois. L'autre est toujours gravement blessé, il ne pourra peut-être plus marcher. Nine observa le médecin, impassible sans vraiment le regarder. Son regard était vide, sans vie. C'était impossible. Evy ne pouvait pas être morte. Elle ne l'aurait pas abandonner. Le médecin s'approcha de Nine, posant un main sur son épaule avant de murmurer un "désolé" le genre de chose qu'il avait l'habitude de servir à chaque patient. Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, Nine enleva sa main avec rage de son épaule, criant un "NE ME TOUCHEZ PAS". Le médecin jugea plus préférable de la laisser seule pour le moment. Une fois partit, les sanglots qu'elle avait ravalé pendant la conversation se mirent à couler à flot.
FIN FLASHBACK
Pendant près de deux mois elle ne sortit pas de sa chambre, refusant catégoriquement de manger, ne faisant que pleurer et pleurer. Elle savait bien que se lamenter sur son sort n'arrangerait pas les choses. Mais elle était incapable de faire autre chose que ça. Et pourtant, un jour, elle fit un choix. Celui de quitter sa petite vie qu'elle croyait toute rose, quitter ses parents, abandonner ses études, tout. C'était mieux que de rester assise dans son lit tel un zombie à regarder le temps passé en attendant qu'un miracle se passe. Non, elle ne parlait pas de suicide, elle n'était pas assez courageuse pour le faire. Evy n'aurait pas été fière d'elle. Elle aurait voulu qu'elle se batte, qu'elle reconstruise sa vie. Et c'est ce qu'elle fit. Elle quitta l'Angleterre et partit pour le pays qui la fascinait depuis toujours, le pays dont était originaire Evy. Elle changea de prénom, celui qu'elle avait lui rappelait trop Evy, et s'en souvenir ne lui faisait pas un bien fou. Evy était sûrement la seule fille comprenant la situation que vivait Nine. Nine lui en avait fait la promesse, toute les deux, elles ne s'oublieraient jamais, même si leurs vies prenaient des chemins différents. Elle arriva donc à San Fransisco, reprit ses études sans avoir la moindres difficulté, en revanche son année d'avance elle pouvait l'oublier. Peu lui importait, de toute façon elle se sentait mieux dans une classe où elle était entouré d'élèves de son âge. Et son histoire ne fait que commencer...